dimanche 25 février 2018

La pauvreté , un cercle qui se brise



Hier j'ai entamé une discussion sur Twitter avec monsieur Christian Montmarquette ,un militant respectable et bien de vue de Québec Solidaire. 
Twitter ne permet pas d'échanger en profondeur et de développer une idée alors je répond sur ce blogue pour éviter de couper les coins ronds.

Voici la conversation:

 
 
 
Premièrement, avec tous les programmes sociaux et incitatifs à l'emploi que nous avons au Québec autres que l'Assistance Sociale , une personne sans contrainte à l'emploi qui passe des décennies sur l'Aide Sociale fait un choix.

 
Deuxièmement, ce premier Tweet ouvre la porte à un long débat sémantique concernant l'utilisation des expressions ''pacifistes'' et ''violence économique''.
 
Affirmer que les contribuables, via l'État, font acte de violence envers les Assistés Sociaux en leur donnant un montant X d'argent ne fait pas de sens. C'est au contraire un acte de charité et de solidarité.
 
Est-ce qu'une personne sans contrainte à l'emploi est pauvre avec un revenu de 600$/mois ? Oui elle est pauvre.
 
Est-ce que l'Aide Sociale est une façon de vivre? Non, c'est une aide de dernier recours qui se veut temporaire et non permanente. Y avoir recours pendant des décennies est un choix.
 
Une personne seule avec des contraintes majeures à l'emploi reçoit 960$/mois.
Cette personne est-elle pauvre? Oui.
Pouvons-nous être plus généreux à son égard? Puisque sa condition de santé n'est pas un choix je pense que Oui nous devrions être plus généreux à son égard.
 




Donner de l'argent à une personne c'est de la charité, de la solidarité.

Prendre de l'argent à une personne via la contrainte et la coercition des lois de l'impôt c'est un acte qui correspond d'avantage à la définition de la violence. Mais bon, on est pas là pour s'enfarger dans les fleurs du tapis.

 La pauvreté n'est pas un état de nature, c'est ne pas parce qu'on naît pauvre que nous allons mourir pauvre. La richesse et la classe sociale d'une personne varient dans le temps en fonction de plusieurs facteurs. Une personne peut faire parti du 1% une année et se retrouver dans la classe moyenne ou pauvre l'année suivante. Aussi, une personne peut être pauvre et augmenter son pouvoir d'achat au fil du temps. La très grande majorité des facteurs qui expliquent cette mobilité de classes sociales et la fluctuation des revenus d'une personne sont des choix personnels.

La raison pour laquelle les gens pauvres restent pauvres de façon permanente ce n'est pas parce qu'ils n'ont pas assez d'argent, c'est parce qu'ils sont nuls avec l'argent: ils refusent de jouer le jeu de l'économie soit la production et l'accumulation de richesse.
Nous pouvons donner du poisson à une personne pendant toute sa vie, mais si nous voulons réellement l'aider nous devrions lui apprendre à pêcher.

Selon un organisme à but non lucratif de gauche, le Brooklyn Institute il existe trois règles simples à respecter pour ne pas être pauvre toute sa vie, trois règles qui relèvent d'un choix personnel et non des contraintes de la société. Toute personne qui choisi de respecter ces trois règles se sortira elle même de la pauvreté.

1- Soit dans un couple stable et durable avant de faire des enfants:

La pilule contraceptive est gratuite si tu es assurée par la RAMQ.
Tu peux avoir 30 condoms pour 13$ chez WalMart. Si tes dépenses en  condoms t'appauvrissent, accouple toi un peu moins, travaille et étudie un peu plus.

2- Étudie et termine ton secondaire:

Oui ça demande un effort, c'est pas toujours facile, mais c'est gratuit alors met les bouchées doubles et persévère.

3- Trouve toi un emploi:

En travaillant, même au salaire minimum, tu feras 1070$ net de plus par mois qu'une personne sur l'Assistance Sociale.
Tu trouves que c'est mal payé, tu penses que tu vaux plus: Travaille fort, mérite des promotions.
Tu veux aller plus loin dans la vie: demande à Emploi Québec de te payer un DEP et de te donner un salaire pour étudier, au bout d'un an et demi tu auras alors un métier et un meilleur salaire.

En sachant cela, une personne sans contrainte à l'emploi qui passe des décennie sur l'Assistance Sociale ne fait peut être pas le choix conscient de vivre de l'Assistance Sociale. Par contre, si elle fait les bons choix conscients durant sa jeunesse elle n'aura pas besoin de l'Assistance Sociale.

Un Assisté Social sans contrainte à l'emploi qui est rejeté par le marché de l'emploi ne peut pas mettre la faute sur le dos des employeurs. Il doit se regarder dans le miroir et investir temps et effort sur lui même pour être en mesure d'offrir quelque chose de positif au marché de l'emploi.



L'État et les entreprises ne maintiennent pas délibérément les individus dans la pauvreté. Au contraire, l'État encourage et supporte toute personne qui désire s'instruire et augmenter son niveau de vie, surtout les personnes issues de milieux pauvres.
Les travailleurs et les entrepreneurs récoltent ce qu'ils sèment.
Un travailleur qualifié qui a du cœur au ventre n'est pas pauvre.

Le blogue auquel nous réfère M. Montmarquette est intéressant. Il fait allusion aux 3 règles que j'ai énuméré. Si Fatima avait fait le choix de respecter les trois règles décrites, elle ne tenterait pas d'élever deux enfants en travaillant au salaire minimum.
Mais telle est la condition actuelle de Fatima due à ses choix passés. La société est-elle responsable des choix de Fatima? Non, mais nous lui donnons quand même un coup de main via la fiscalité et les allocations familiales. Comment pouvons-nous l'aider d'avantage? Déshabiller Paul pour habiller Fatima?

 Devons-nous augmenter drastiquement le salaire minimum?

Regardons ce qui s'est passé en Ontario le premier janvier dernier. Le salaire minimum a augmenté de 20,69% pour s'établir à 14$/h.
Résultats: une perte nette de 50 900 emplois en un seul mois. La plus importante perte d'emplois depuis la crise financière de 2008.
Fatima serait elle plus avancée avec l'Assurance Emploi qui couvrirait 55% de son salaire durant 45 semaines?

Aussi, le blogue auquel nous réfère M. Montmarquette fait référence à une publication du Centre d’Étude sur la Pauvreté et l’Exclusion sans toutefois la citer.
J'ai retrouvé cette publication https://www.mess.gouv.qc.ca/publications/pdf/CEPE_Cout_pauvrete.pdf

Oui la pauvreté a un cout pour la société.
Mais, affirmer que la pauvreté coute 17 milliards au Québec est fallacieux.
La méthodologie et les chiffres hypothétiquement estimés de cette pseudo-étude ne tiennent pas la route pour une personne qui a la moindre notion en méthodes quantitatives.

En Conclusion:

La pauvreté a toujours existé et existera toujours. Prendre d'avantage d'argent à la classe moyenne et aux riches pour la redonner directement aux pauvres ne brisera jamais le cercle vicieux de la pauvreté.
''Non je crois que la façon la plus sûre de tuer un homme
C'est de l'empêcher de travailler en lui donnant de l'argent''

                                                          - Félix Leclerc

Dans une société libre nous avons la chance de pouvoir choisir. Choisir entre stagner ou progresser. Choisir entre se prendre en mains ou attendre la sympathie des autres. Choisir entre développer son potentiel ou s'apitoyer sur son sors.
C'est pourquoi je suis d'accord à ce que l'État dépense massivement en éducation et règle les lacunes du système actuel. L'éducation et la seule et unique clé pour lutter contre la pauvreté.
Cependant, nous pouvons amener un cheval à l'abreuvoir, mais nous ne pouvons pas le forcer à boire.

Je pense qu'en tant que société nous devons avoir d'avantage de compassion et manifester d'avantage de solidarité envers ceux et celles parmi nous qui n'ont pas la capacité de faire ces choix (ceux et celles qui ont de réelles contraintes physiques ou mentales à l'emploi).

Nous devons aussi respecter ceux qui font les mauvais choix au cours de leur vie. Ils ont librement choisi, maintenant laissons les librement assumer seuls les conséquences de leurs choix.
Pour un Assisté Social sans contrainte à l'emploi il n'est jamais trop tard pour réviser ses choix.
C'est ça la véritable justice.