mercredi 8 octobre 2014

PKP, Québécor VS Assemblée Nationale

La fin de semaine dernière lors de la Conférence Nationale des Présidents et Présidentes du Parti Québécois, Jean-François Lisée s'en est pris ouvertement à Pierre-Karl Péladeau au sujet de son statut d'homme d'affaires. En affirmant ''On fait de la politique ou on est patron de presse'', monsieur Lisée venait de lancer un pavé dans la mare.

 Hier, François Legault s'est emparé de la balle au bond et a déposé la motion suivante: ''qu'un député, ou un membre de sa famille immédiate, ne puisse d'aucune façon détenir directement ou indirectement la majorité des actions ou une position de contrôle dans une entreprise médiatique.''

Ce matin en chambre, monsieur Legault a interpellé le premier ministre Couillard sur le sujet et la réponse de ce dernier fut celle d'un homme d'État face à un bambin qui cherche vengeance: ''Ce que je crois cependant, c'est qu'il faut rediscuter entre nous cette motion qui, d'après nous, est un peu à court terme sur des points à marquer sur un adversaire dans un contexte particulier, alors qu'on aurait avantage, entre nous, parlementaires, à élever la discussion au bon niveau ....'' Dans la même optique opportuniste, déjà hier Québec-Solidaire se positionnait en faveur de la motion présentée par la Coalition Avenir Québec.

Dans son point de presse concernant la motion, monsieur Legault affirme être préoccupé par l'avenir de nos institutions, pour lui l'enjeu concerne l'intégrité de la fonction d'élu et d'un autre coté l'indépendance des médias vis à vis le pouvoir politique. Il avance que pour la CAQ: ''il est clair pour nous qu'il y a conflit d'intérêts tant que monsieur Péladeau sera en politique active comme député tout en étant l'actionnaire de contrôle de Québécor.'' 

Conflit d'intérêts:

Il est évident que le code d'éthique qui régit la conduite des membres de l'Assemblée Nationale doit prévoir des règles qui font en sorte de proscrire les conflits d'intérêts. À mon avis, tel que rédigé et sanctionné en décembre 2010, le code rempli bien ces fonctions malgré qu'il y ait toujours place à l'amélioration. D'ailleurs, le chapitre II du Code d'Éthique et de Déontologie des membres de l'Assemblée Nationale couvre de long et en large la notion de conflit d'intérêt. Toute cette notion tourne au tour du fait qu'un élu ne puisse pas profiter de son rôle de législateur ou d'exécuteur pour favoriser ses intérêts privés ou ceux d'un proche. Le principe est qu'un élu ne puisse pas profiter de son statut politique pour s'enrichir personnellement avec les deniers publics. La logique est qu'on ne peut pas à la fois être un élu et propriétaire ou entrepreneur qui fait de l'argent au dépend du gouvernement. Le cas d'espèce le plus récent est probablement celui de l'ex-ministre David Whissell.

Dans le cas qui nous intéresse ici il faut se poser la question suivante: Est-ce que Québécor va s'enrichir avec l'argent des contribuables? Si les presses de Québécor n'imprime pas de documents gouvernementaux la réponse est non. Si Vidéotron diffuse le canal de l'Assemblée Nationale, ce n'est pas le gouvernement qui enrichit Québécor ce sont les abonnées à Vidéotron.

Donc en ce qui concerne la notion de conflit d'intérêts, monsieur Legault n'a pas à s'inquiéter. La motion qu'il propose ne peut pas se baser sur ce principe pour être défendue et adoptée. De plus, il faut considérer le caractère personnel de cette motion, elle vise un seul individu et devient par le fait discriminatoire. Si monsieur Legault avait eu un peu de courage et d'ambition, il aurait déposé des amendements au code d'éthique qui feraient en sorte d'encadrer certaines pratiques et certains privilèges des élus. Par exemple, il aurait pu bonifier le principe qu'un élu doive se retirer des débats et des prises de décisions lorsque l'Assemblée Nationale ou le conseil des ministres travaille sur des sujets qui couvrent ses intérêts privés. Il est possible avec de telles mesures et beaucoup de bon sens de mettre les institutions québécoises à l'abri des conflits d'intérêts.

Réclamer la vente d'un patrimoine ou la démission d'un député dans de telles circonstances constitue une atteinte aux droits et libertés conférés par les chartes canadienne et québécoise des droits et libertés. Pour un entrepreneur monsieur Legault nous déçoit. Le chef de la deuxième opposition, si il est sincère dans son désir de protéger les institutions devrait prendre en considérations le principe fondamental de la démocratie qui est:  Tout citoyen canadien a le droit de vote et est éligible aux élections législatives fédérales ou provinciales. Monsieur Legault devrait s'interroger sur la validité de sa motion devant le test de la doctrine établie à ce sujet par la cour suprême. Pour user de la close nonobstant sa proposition ne tient pas la route.

La séparation des pouvoirs:

En philosophie politique, tous conviennent que les médias constituent la quatrième branche du pouvoir. Ils ont une influence sur la vie politique d'une nation en tant qu'outils de diffusion des idées. Historiquement au Québec, plusieurs journaux à grand tirages ont appartenu à des politiciens en fonctions qui se servaient de cet outil pour diffuser leurs pensées politiques. On a qu'à penser au Devoir fondé et dirigé par Henri Bourassa ou la Patrie sous contrôle d' Honoré Beaugrand. Aujourd'hui on peut penser à la Presse qui n'est rien d'autre que le département des communications du Parti Libéral et Radio-Canada qui diffuse la pensée fédéraliste canadienne.
Monsieur Legault semble s'inquiéter particulièrement du cas Péladeau-Québécor même si monsieur Péladeau n'intervient pas dans le contenu et l'orientation de ses médias. Si on analyse le contenu du Journal de Montréal et de TVA on peut s'apercevoir que les fédéralistes et libéraux ont leur tribune, comparativement à Gesca qui ne laisse aucune place aux souverainistes. En ce qui concerne la diversité médiatique des opinions, monsieur Legault faites vos devoirs. Vous voulez ''un mur de feu'' entre les médias et les élus. Une fiducie sans droit de regard monsieur Legault c'est un mur de brique, la brique perdure dans le temps tandis qu'un feu fini toujours par se consumer entièrement. Parlez nous plutôt des liens entre le Parti Libéral et Power Corporation, cet empire présent dans plusieurs sphères de l'économie à qui les premiers ministres libéraux obéissent au doigt et à l'œil aussitôt sortis de Sagard.

Vous voulez aborder le thème de la séparation des pouvoirs, attaquez-vous plutôt aux juges ''Post-It''
et à la police politique qu'est devenue la Sureté du Québec, incapable de faire son travail en matière de corruption et de collusion.

De plus, monsieur Legault, vos propos sont méprisants pour l'ensemble des citoyens et citoyennes du Québec. Vous affirmez presque que le bon peuple est trop stupide pour lire entre les lignes des éditoriaux. En affirmant que Québécor possède près de la moitié des médias du Québec vous oubliez toutes les autres sources d'informations disponibles. Il y a celles de la concurrence idéologique et il y a l'internet et ses médias sociaux. Dans la balance du pouvoir médiatique, Québécor n'a pas le poids que vous souhaitez lui accorder. Aussi il ne faut pas passer sous silence le code de déontologie journalistique. Avez-vous confiance en cette institution qu'est le Conseil de Presse du Québec?

Aussi, votre motion est un insulte à la démocratie, particulièrement envers les électeurs de St-Jérôme. C'est en toute connaissance de cause que les électeurs de cette circonscription se sont prononcé(e)s en faveur de monsieur Péladeau.

En conclusion, monsieur Legault, hier et aujourd'hui vous avez fait preuve d'une grande immaturité politique et d'une totale incapacité à prioriser les affaires de l'État. Malgré votre affirmation contraire, votre démarche est totalement partisane et juvénile. Vous qui aspirez à devenir premier ministre, vous avez démontré dans cet épisode que vous êtes incapable de vous élever au niveau de l'intérêt national et que votre réflexion ne dépasse pas la hauteur de votre nombril.


vendredi 26 septembre 2014

PQ- L'agenda des prétendants

Décidément la course à la chefferie du Parti Québécois se transforme en référendum sur l'agenda menant à l'indépendance. Messieurs Drainville et Lisée furent les premiers à déposer leurs échéanciers. Voilà que monsieur Cloutier fait de même et demande sur sa page Facebook ''Qu'en pensez-vous?''

Point par point j'exposerai dans ce billet mon opinion sur la démarche vers le pays de monsieur Cloutier.

2015 Définir:
Définition d'un projet de pays pour le Québec.
Création d'une équipe de préparation à la souveraineté responsable de la mobilisation, du contenu et des communications entourant le projet souverainiste.
Participation des citoyens et des citoyennes du Québec à l'élaboration du projet de pays.
(de 2015 à l'élection de 2018)

Je suis tout à fait d'accord avec le fait que le Parti Québécois doit définir les grands principes sur lesquels il souhaite fonder le pays du Québec. Le parti doit se soustraire du concept de gouvernance provinciale et doit avoir des objectifs d'État indépendant.

Pour y parvenir, nul besoin de mettre sur pied une équipe. Tout est déjà en place. En ce qui concerne la mobilisation et la communication des idées du parti, les statuts du Parti Québécois prévoient déjà à l'article 43 que le conseil exécutif de circonscription a pour mandat: a)voit à la promotion du programme dans la circonscription. f) est responsable de la formation des membres de la circonscription j) prend toutes les mesures nécessaires pour assurer la participation au travail du Parti d'un nombre sans cesse croissant de citoyennes et de citoyens et est responsable de l'accueil des nouveaux membres. En ce qui concerne l'élaboration des idées et la réflexion politique, le leadership dans ce domaine est supposé s'exercer au sein de la Commission Politique du Parti Québécois tel que prévu à l'article 140 des Statuts du Parti Québécois. Tous ces gens sont élus, ils n'ont qu'a faire leur travail. Le chef n'a pas besoin de mettre sur pied une équipe parallèle, que le parti fasse son travail.

Monsieur Cloutier prévoit prendre environ trois ans pour définir le projet de pays. Ce qui me pousse à me poser une question. Ce projet n'est-il pas déjà établi, du moins en bonne parti? Si ce n'est pas le cas. Que fait la Commission Politique depuis toutes ces années? Le Parti Québécois a attendu 40 ans avant de publier son Manifeste pour la Souveraineté. Peut-être qu'il y a du vieux bois mort à bruler au sein des instances du parti. En tout cas, ça dort au gaz.

Avec une démarche sérieuse, le prochain chef doit être en mesure de se faire élire en diffusant ses idées sur le projet de pays, pas juste en présentant une ligne du temps. Une fois élu, le nouveau chef doit réunir les instances nécessaires à l'élection d'une nouvelle Commission Politique et doit faire modifier les Statuts afin que la Commission siège à chaque mois. Tout ça peut être fait dans les 6 mois suivant l'élection du prochain chef. Ce qui nous mène à environ fin 2015 ou mieux.
À partir de là, en un an, les instances du parti doivent réfléchir, débattre et voter le ''projet de pays'' afin d'approuver le tout en Congrès National au plus tard fin 2016.

2018 Élire:
Élections Générales

La démarche que je propose permettrait au Parti Québécois de bénéficier d'un an et quelques mois de campagne. Il ne faut pas attendre que Philippe Couillard déclenche des élections pour diffuser le projet de pays et convaincre la population de s'y rallier. Fin 2016 et 2017 doivent servir à mobiliser et informer. Le Parti Québécois doit prendre ce temps disponible pour agir comme si il était en campagne référendaire en espérant obtenir de la population le mandat clair et explicite de tenir un référendum sur l'indépendance du Québec en 2019. La démarche de monsieur Cloutier ferait perdre ce temps précieux au parti en plus de laisser planer toutes sortes de rumeurs concernant les intentions du Parti Québécois. Philippe Couillard a gagné la dernière élection parce que le Parti Québécois n'avait pas de position cohérente concernant l'idée d'indépendance, il ne faudrait pas faire le même cadeau au Parti Libéral une autre fois.

2019 Rédiger:
Compléter les études sur la souveraineté
Rédaction d'une constitution du Québec

Compléter quelles études ? Sur la quadrature du cercle? Franchement je ne comprend pas ce qu'il y a à étudier. Le lendemain de l'élection (avril 2018 si Couillard ne les devance pas malgré la loi) la priorité est de prendre le contrôle des finances publique et de la diplomatie Québécoise. Monsieur Parizeau a pris un an et un mois pour tenir un référendum. Pourquoi prendre presque trois ans? La démarche Parizeau peut être mise à jour et réappliquée.

Une constitution est de par sa nature la charpente d'un projet de pays. C'est pourquoi, en toute logique, une constitution de transition doit être adopté en même temps que le projet de pays du Parti Québécois. C'est un outil dont les militants ont besoin pour convaincre le peuple de donner un mandat clair au Parti Québécois. Il faut donc que cette constitution soit rédigée et approuvée par les membres du parti avant l'élection.

Une fois au pouvoir, le parti ne doit pas sombrer dans la gestion d'une province le temps de faire ce qu'il aurait du faire quelques années auparavant. Il doit mettre la fonction publique au service de l'indépendance en vu de tenir un référendum le plus tôt possible.

2020 Mobiliser:
Dévoilement du projet de pays
Dépôt de la constitution du Québec
Lancement d'une mobilisation citoyenne

Dévoiler le projet de pays en 2020, c'est être deux ans en retard, le train passe en 2018. Même chose pour la constitution. Le Parti Québécois doit se faire élire sur les bases de son projet de pays. Garder les choses secrètes et nébuleuses donne la victoire au Parti Libéral.

Si le Parti Québécois fait son travail comme il se doit à partir de la fin de l'année 2016 et obtient une victoire électorale sur la base du projet de pays, nous pourrons considérer que la population est mobilisée derrière l'idée d'indépendance. Nul besoin de retourner à la case départ.

2021 Consulter:
Consultation populaire sur la souveraineté du Québec.

Comme je l'ai démontré, si le Parti Québécois ne ''niaise pas avec le puck'', nous serions en mesure de tenir un référendum dans les environs d'Avril ou Mai 2019. Une fois les résultats du référendum annoncés, si le OUI l'emporte on célèbre et la semaine suivant l'Assemblée Nationale proclame d'indépendance du Québec et adopte la constitution provisoire. Ensuite on met sur pied une assemblée constituante et on commence à vivre comme un pays libre. Pourquoi monsieur Cloutier veut attendre de quelques mois à un an pour proclamer l'indépendance ? Pour négocier avec Ottawa?

En conclusion, je m'oppose à tout agenda qui étire dans le temps le projet d'indépendance du Québec. Chaque jour passé dans le Canada nuit au Québec. Chaque année compte. C'est pourquoi je préconise une démarche intense, ardue, mais payante à court terme. Le prochain chef et le Parti Québécois devront mettre les bouchées doubles et démontrer qu'ils sont capable de marcher et manger de la gomme en même temps. Repousser l'idée d'indépendance aux calendes grecques démoralise les troupes et concède du terrain aux autres partis.







  


mercredi 3 septembre 2014

L'option Drainville ou la calèche sans cheval

C'est en parcourant mon fil Twitter que je suis tombé sur la nouvelle, le journal de Montréal titrait: ''Bernard Drainville, Pas de Référendum avant 2023''. J'ai d'abord cru au canular, mais le liens menait effectivement à un véritable article du Journal de Montréal. J'ai lu l'article et j'ai immédiatement rédigé un Tweet adressé à monsieur Drainville pour lui souligner le fait que si il pense comme ça il ne devrait pas se présenter à la course à la chefferie du Parti Québécois. Monsieur Drainville m'a répondu en me suggérant de ne pas me fier à la manchette tout en me conseillant de lire son plan au lien suivant. http://bernarddrainville.org/drainville/2014/09/03/independance-2025-un-plan-sur-dix-ans/

J'ai lu son plan. Je suis d'accord sur certains éléments mais sur le fond je suis en profond désaccord. Au mieux, ce que monsieur Drainville propose c'est de revenir grosso-modo à la politique de Bernard Landry à une nuance près: au lieu d'attendre les conditions gagnantes on va tenter de les mettre en place. On se croirait revenu à la ''Saison des idées'' lancée par monsieur Landry en pleine perte de vitesse.  Au pire, cette tactique risque de vider le Parti Québécois de ses meilleurs éléments en les repoussant vers les autres parti indépendantistes. Est-ce que monsieur Drainville souhaite être le chef qui mettra la clé dans la porte du Parti Québécois?

D'entrée de jeu monsieur Drainville affirme: ''On sait tous que le programme du Parti Québécois ne se résume pas à la seule question nationale. Dans les prochains mois et les prochaines années, il va falloir offrir des réponses concrètes aux besoins et aux aspirations des Québécois dans tous les domaines:... '' Cela est vrai puisque pour les prochaines années le Parti Québécois siègera à l'opposition et soyez assurés que le Parti Libéral ne mettra pas l'indépendance du Québec à l'agenda de l'Assemblée Nationale. Mais à trop vouloir bien paraître dans ces domaines on tombe inévitablement dans le syndrome du ''bon gouvernement de province'' et cela n'est pas le rôle historique du Parti Québécois, sa mission c'est de faire l'indépendance du Québec.

Dans son texte, monsieur Drainville fait référence à trois convictions. Concernant la première, je suis tout à fait d'accord sur le fait que le Parti Québécois ''a besoin de se donner un plan stratégique pour réaliser l’indépendance '', nul ne peut en douter.

À propos de la deuxième conviction, monsieur Drainville déclare: '' le Parti Québécois ne doit plus jamais se présenter devant les électeurs québécois avec une position ambiguë à propos de la tenue ou non d’un référendum''. Je suis tout à fait d'accord avec cette affirmation. Cependant ma vision est diamétralement opposée à ce qui suit: ''aux prochaines élections, en 2018, nous devrons nous engager à ne pas tenir de référendum dans un premier mandat.'' Monsieur Drainville, une telle position est intenable, depuis que le Parti Québécois existe chaque élection porte sur le thème d'un référendum. Soyez assuré que le département des communications du Parti Libéral aidé des médias traditionnels auront suffisamment de trente jours pour transformer cet engagement en parole d'ivrogne. De plus, le Parti Québécois n'a rien à faire au pouvoir si il n'a pas l'intention de réaliser la souveraineté du Québec au cours du mandat qui lui a été confié. Vaut mieux rester dans l'opposition, ce qui laissera d'avantage de temps aux députés et aux instances du parti pour faire la promotion de la souveraineté. De plus, d'un point de vue purement électoraliste, cette position mène le Parti Québécois à la pire défaite électorale jamais vue: Les ''purs et durs'' se tourneront vers Option Nationale et tant qu'à simplement gouverner une province, le membre à droite voterons pour la CAQ et les syndicalistes du parti se tourneront vers Québec-Solidaire. Déjà, Québec-Solidaire a littéralement volé 18 circonscriptions au Parti Québécois lors de la dernière élections, combien d'autres faut-il leur offrir? Et après tout ces efforts au cours d'un mandat, qu'Est-ce qui garanti au parti un second mandat? Une fois battus il faudrait tout recommencer à zéro en espérant un retour au pouvoir?

Je suis tout à fait d'accord avec la troisième conviction de monsieur Drainville, soit, celle d'utiliser l'État pour préparer l'indépendance. C'est dans la logique des choses et il en va de soi. Par contre mes attentes sont plus élevées envers le prochain chef du Parti Québécois que ce que monsieur Drainville propose de livrer. Je considère que le fait de prendre un mandat en entier pour arriver à ces fins n'a pas de sens. Le Parti Québécois et son futur chef seront-ils capables de marcher et de manger de la gomme en même temps?

Le problème avec le Parti Québécois c'est qu'il est en retard sur son agenda. Lorsque le parti a publié le Manifeste pour la souveraineté pour célébrer son quarantième anniversaire je suis tombé en bas de ma chaise. Le congrès euphorique c'est empressé d'applaudir ce texte tombé des cieux. Quarante ans en retard. Comme si Karl Marx avait attendu le 40e anniversaire du parti communiste pour lancer son manifeste. Bêtise.

L'étapisme version 2.0:

Dans son texte, monsieur Drainville nous propose les trois grandes étapes vers l'indépendance. Un parcours qui selon lui prendra environ dix ans.

1-L'opposition:

Créer un groupe de recherche: Voilà que l'indépendance n'est plus une question de trippes, de valeurs ou de principes, c'est devenu une science. Pourquoi devrions-nous prendre les 4ans à l'opposition pour réinventer la roue. Les raisons et les arguments pour faire l'indépendance sont les mêmes depuis 1759 et au fil du temps il s'en est greffé un paquet d'autres. Pas besoin d'universitaires réunis en conseil pour organiser des assemblées de cuisines à l'année longue. Pas besoins de pelleteux-de-nuages pour lâcher twitter une soirée par semaine afin de faire de l'action politique. Convaincre ce n'est pas réfléchir, c'est aller vers les autres.

2-La préparation-premier mandat:

Si il y a un homme au Québec qui a su placer les cartes de la nation afin de passer à l'étape suivante advenant un référendum gagnant c'est Jacques Parizeau. Élu le 12 septembre 1994, un an et un mois plus tard il état en position de faire un référendum et de faire face à la musique advenant une victoire. Pourquoi attendre quatre ans? Voulez-vous déclencher une élection surprise après seulement un an de mandat?

3-La réalisation:

Pour parvenir à l'indépendance, monsieur Drainville propose une seconde élection. Une élection qui sera en fait un référendum sur le référendum. Il propose de présenter à la population  '' un document exhaustif sur l’avenir du Québec, qui répondra à toutes les questions que se posent les Québécois sur le Québec indépendant, en mettant cette option en opposition au statut de province;''. Monsieur Drainville, les québécois et québécoise ont peine à lire les titres qui défilent au bas de l'écran à RDI et LCN. Croyez-vous vraiment que votre document exhaustif préparé par votre comité d'expert sera lu par plus de 15-20 québécois? L'électorat c'est comme Rogatien de taxi 22, ils veulent un titre, une photo et une signature. Les gens ne lisent même pas les programmes électoraux comment pensez-vous atteindre ce miracle?

Bref je considère la démarche proposée par monsieur Drainville comme étant suicidaire et l'indépendance ne peut pas attendre un autre 10ans dans le meilleur des cas. Je ne pourrais imaginer une meilleur méthode pour étouffer l'idée d'indépendance pour les 50 prochaines années à venir. Et comme j'ai 33 ans, que je n'ai pas voté au dernier référendum, j'aimerais avoir la chance de voter Oui avant ma mort.

Et en ce qui concerne la course à la chefferie, je n'ai pas pris position, mais je dois avouer que j'ai très hâte de voir le dépôt officiel de la candidature de Jean-François Lisée.

                                                                                                      Charles Vaillancourt
                                                                                                      membre du PQ

mardi 2 septembre 2014

Lettre à mes amis qui ont voté Québec-Solidaire.

Le 7 Avril dernier, 323 124 québécois et québécoises ont voté pour un candidat du parti Québec-


Solidaire. Je sais que dans mon entourage plusieurs personnes se disent progressistes, de gauche et


sociaux-démocrates et que plusieurs d'entre vous avez voté Québec-Solidaire. Je vous connais et je


sais que vous êtes soit indépendantistes soit nationalistes. Je vous ai entendu dire à maintes reprises


que la corruption Libérale vous donnait de l'urticaire et que la CAQ signifiait à vos yeux le retour du


Duplessisme de l'Union Nationale. 




''Je vote avec ma tête'':


Mes chers amis vous êtes tombés dans le panneau, vous vous êtes fait berner avec ce slogan insipide.


Vous aviez des sentiments amers envers Pauline Marois et mme David vous a séduit avec son


chant des sirènes lors du débat et vous avez voté avec votre cœur. Vous avez été les premiers à jeter


du revers de la main le concept du vote stratégique en affirmant que vous désiriez voter selon vos


convictions. Le résultat de votre vote a-t-il fait avancer vos convictions? Prenez plus de temps pour


réfléchir avant de me répondre que vous n'en avez pris avant de voter. Soyez honnêtes et avouez que


vous vous êtes planté. Ayez l'intégrité de reconnaître que vous avez voté avec vos trippes et non avec


votre tête. Parlons des faits: dans les circonscriptions francophones, les solidaires qui ont


supposément voté avec leur tête ont permis à 11 candidats de la CAQ de se faufiler devant le seul


parti progressiste capable de prendre le pouvoir. Dans les circonscriptions mixtes, c'est 7 sièges que la


division du vote a donné au parti Libéral. C'est avec entre 1000 et 2500 votes par circonscription que


Québec-Solidaire fait cadeau de 18 sièges à la droite québécoise. Et je passe sous silence toutes les


circonscriptions qui auraient fait élire des CAQuistes si Québec-Solidaire avait récolté entre 100


et 200 votes de plus. C'est ça être progressistes, c'est mettre la droite économique et le Conseil du


Patronat au pouvoir pour quatre ans?




Le Nationalisme indépendantiste de Québec-Solidaire:


Vous mes amis qui êtes fiers de la spécificité francophone du Québec, vous qui avez à


coeur l'émancipation de la nation Québécoises et la protection des valeurs communes qui font de nous


un peuple distinct, comment faites vous pour supporter deux chefs comme Françoise David et Amir


Khadir. Saviez-vous qu'en 1977 mme David s'opposait fermement à la Loi 101 dans ses écrit du


magasine En Lutte? Cela explique surement comment mme Manon Massé a pu déclarer sur les ondes


de CTV qu'avec un gouvernement Solidaire le Québec pourra décider quelle langue commune nous


désirerons utiliser, comme si cette question n'était pas réglée. Québec-Solidaire est une menace


directe à la pérennité du fait français au Québec. Que pensez-vous d' Amir Khadir qui affirme être


souverainiste lorsqu'il s'adresse aux médias francophones et se transforme en fédéraliste lorsqu'il


donne des entrevues aux petits médias locaux de Montréal qui publient en arabe ou en serbe? Est-ce


le genre d'honnêteté et d'intégrité que vous attendez de la part de vos politiciens? Vous mes amis qui


êtes toujours les premiers à vous lever pour défendre des valeurs telles la laïcité de l'État, la liberté


d'expression et l'égalité hommes-femmes, comment faites vous pour supporter un parti politique qui


œuvre contre tout ces principes? Savez-vous qui finance l'exécutif de Québec-Solidaire dans


Montréal-Nord qui a à sa tête Dalila Awada? C'est l'association Bridges, consultez ce liens pour en


savoir plus au sujet de cet organisme http://www.postedeveille.ca/2013/11/quebec-dalila-awada-et-autres-midinettes-du-voile-et-l-association-bridges.html.


En ce qui concerne la liberté d'expression, Dalila Awada a fait couler beaucoup d'encre dans les


médias en entreprenant une poursuite bâillon contre Louise Mailloux , postedeveille.ca ainsi que


Philippe Magnan. Cet épisode reste à suivre.




Vacances d'été et mensonge:


Les trois députés de Québec-Solidaire savent très bien qu'ils sont condamnés à l'opposition pour


encore bien des années. Alors pourquoi ne sont ils pas capable d'assumer ce rôle de façon efficace et


intègre? Au cours du gouvernement minoritaire Péquiste, il ne se passait pas une journée sans que


Québec-Solidaire émette un communiqué pour faire du ''PQ-Bashing''. Maintenant que Philippe


Couillard a repris le pouvoir et nommé un cabinet de droite c'est le silence-radio total chez Québec-


Solidaire. Pas un mot sur l'affaire Bolduc, pas un mot sur le projet de Loi 3 qui menace les retraites


de la classe moyenne. Ce matin, le président du conseil du trésor a loué une salle dans un hôtel pour


faire un conférence de presse en temps d'austérité au lieu de faire sa conférence à l'Assemblée


Nationale gratuitement. La réaction de Québec-Solidaire: au lieu de dénoncer cette dépense inutile,


mme David a préféré s'en prendre à la politique énergétique du Parti Québécois. Quelle lucidité.


Chers amis, pouvez vous dire à celle que vous avez appuyée qu'elle a réussi, elle a redonné le pouvoir


au Parti Libéral et que ce n'est plus le PQ qui dirige. Son rôle à l'opposition c'est d'avoir le


gouvernement à l'œil, pas les autres partis d'opposition, c'est logique non? Et je ne peux passer sous


silence la déclaration de Manon Massé à l'effet qu'elle était la seule députée présente à l'événement de


la fierté LGBT qui se tenait à Québec la fin de semaine dernière. Il faut avoir du front pour faire une


telle déclaration quand elle sait pertinemment qu'elle s'est fait prendre en photo en tête du défilé avec


mme Agnès Maltais. Je vous le dit mes amis, pour les quatre prochaines années Québec-Solidaire se


présentera devant vous non pas pour dénoncer les politique d'austérité imposées par le parti Libéral


qui mèneront la classe-moyenne et les plus démunis vers une pauvreté encore plus accrue, mais QS


donnera des conférences de presse pour dénoncer les orientations du PQ.




En votant Québec-Solidaire, vous avez voté pour la succursale des pauvres du Parti Libéral. Vous


avez remis la corruption au pouvoir et vous pouvez en être fiers. Québec-Solidaire aura beau vous


promettre la lune ainsi que les étoiles, mme David sait très bien qu'elle ne sera jamais en position


pour livrer la marchandise. C'est le parti du nivèlement par le bas: Tous pauvres et heureux dans


l'harmonie. Comme disait Pierre Falardeau, Québec-Solidaire est un parti qui souhaite ''donner des


sandwichs au beloné pis des HLM en gyprock.'' https://www.youtube.com/watch?v=i3DW1IZXVQY. En vérité ce parti existe pour diviser les progressistes du Québec avec des idées


de missionnaires. Dîtes vous que si Power Corporation met de l'avant mère Teresa David, c'est parce


qu'elle constitue aucune menace envers la classe bourgeoise qui vole le beure le pain sur votre table.


La famille Desmarais sait très bien que la seule chose que risque de faire mme David, c'est diviser le


vote en faveur du Parti Libéral.




Il vous reste quatre ans pour réfléchir à tout ça et faire quelques recherches historiques sur les grandes


réalisations des partis politique au Québec. Je souhaite sincèrement que vous réaliserez à quel point


vous auriez dû voter avec votre tête le 7 avril dernier comme vous vous étiez promis de le faire. Pour


un vote à gauche, vous vous reprendrez la prochaine fois.


Et en ce qui concerne les deux trois bonnes idées de Québec-Solidaire, arrêtez de perdre votre temps


et arrangez vous pour que le Parti Québécois endosse ces idées et les mette de l'avant.







lundi 14 juillet 2014

La défaite du PQ, à qui la faute?

Un peu plus de trois mois se sont écoulés depuis la défaite électorale du Parti Québécois. Il est temps que l'émotion se dissipe et que le rationnel revienne à l'ordre du jour.

Depuis le 7 avril, les indépendantistes prêchent l'unification des forces souverainistes tout en entretenant des guerres de clochers.

Des chiffres et des faits:

Plusieurs Péquistes reprochent à Option Nationale d'avoir divisé le vote indépendantiste. Cette affirmation est vrai dans une seule circonscription: Borduas. Si on ajoute les 246 votes obtenus par Option Nationale aux votes obtenus par le Parti Québécois, Pierre Duchesne aurait conservé son siège. Pour ce qui est du reste, Option Nationale est un parti politique marginal, leur meilleur résultat électoral appartient à Catherine Dorion (1513votes) et leur chef Sol Zanetti récolta à peine 782 votes.
Ce n'est donc pas Option Nationale qui a fait une différence. Ce parti n'a pas de membres et encore moins d'organisation; ils n'ont pas présenté de candidats dans 8 circonscriptions.

Le parti qui a fait le plus de dommages au Parti Québécois c'est Québec Solidaire. Si on ajoute le vote obtenu par QS aux votes obtenus par le PQ, 7 circonscription Libérales seraient Péquistes et 11 circonscriptions CAQistes seraient Péquistes. Québec Solidaire propose des candidats dans toutes les circonscriptions et leur résultats électoraux menacent de près plusieurs sièges Péquistes.

Cela démontre trois choses:
1-Dans les circonscriptions francophones, Québec Solidaire avec ses 1000-2500 votes fait perdre des sièges au Parti Québécois au profit de la droite Caquiste et menace plusieurs autres sièges.
2-Option Nationale n'est pas une menace significative.
3- Si on exclu la division du vote indépendantiste et progressiste, le parti Libéral serait encore au pouvoir avec une majorité d'un siège.

Donc, si le Parti Québécois cherche des coupables pour expliquer sa défaite, il n'a qu'à se regarder dans un miroir.

Ce qui a fait défaut:

1-L'organisation: J'aimerais que l'organisateur en chef du PQ m'explique une chose. Si Mme Marois avait la prérogative de déclencher les élections, pourquoi à ce moment précis tout ce que nous pouvions voir à RDI et LCN c'était les pancartes du parti Libéral au tour de l'Assemblée Nationale et l'autobus Libéral devant le bureau du gouverneur général? L'élection n'était pas déclenchée et le PQ était déjà en retard.
J'aimerais aussi savoir pourquoi le Parti Québécois perd son temps et gaspille le travail de ses militants dans des châteaux fort Libéraux. Faire campagne dans Acadie, Chomedey et Westmount c'est une perte de temps et d'argent.

2-Le programme: ''La souveraineté n'est ni à droite ni à gauche'' Maudit soit Bernard Landry pour avoir fait de cette phrase un dogme. Aujourd'hui le Parti Québécois est tellement d'extrême-centre pour faire plaisir à tout le monde qu'il se retrouve à cheval sur la clôture les deux couilles coincées dans les barbelés. Totalement incapable d'orientations politiques cohérentes, ce parti ne peut pas occuper l'espace politique et laisse donc le champ droit à la CAQ et le champ gauche à QS. Arrêtez de réfléchir dans l'optique d'un bon gouvernement de province, dîtes nous comment vous imaginez la souveraineté du Québec. Comme j'ai déjà dit à Bernard Landry dans les coulisses d'un congrès: '' les québécois veulent voir la couleur du char pis ses options avant de l'acheter''.

3-S'assumer pour progresser: Tant et aussi longtemps que l'indépendance du Québec sera l'article 1 du Parti Québécois, le parti Libéral transformera chaque élections en élection référendaire. Oui, le Parti Québécois veut faire l'indépendance, pourquoi tenter de le nier? Oui, non , peut-être, on sait pas, on a pas prévu de référendum dans le mandat mais on est pas certain qu'on en fera pas un. Calvaire assumez-vous, c'est pas normal d'avoir honte de sa raison d'être. Savez-vous que le Parti Québécois a publier son premier manifeste sur l'indépendance pour souligner ses 40ans? Tout le congrès applaudissait! Calvaire vous êtes 40ans en retard sur votre option et vous applaudissez, je comprend pas.

En conclusion, tant que le Parti Québécois n'aura pas la colonne vertébrale nécessaire pour porter l'idée d'indépendance, tant que les organisateurs du parti se tourneront vers des stratégie vouées à la défaite et tant que le programme du parti ne sera pas cohérant aux yeux du public, le Parti Québécois sera voué à l'opposition.

Si le PQ souhaite le retour au bercail des militants d'Option Nationale, il devra avoir le courage de ses ambitions et si il veut reconquérir le cœur de l'électorat québécois le parti devra démontrer qu'il est véritablement porteur d'un projet de société. De plus les membres doivent arrêter d'applaudir les absurdités de l'establishment du Parti, ils doivent prendre position, débattre aux micros et s'imposer.

                                                                       
                                                                                          Charles Vaillancourt
                                                                membre du Parti Québécois depuis le début des années 2000

vendredi 11 juillet 2014

La responsabilité démocratique

L'origine du pouvoir:

Dans toutes sociétés dites civilisées, le pouvoir s'incarne dans une entité qu'on appelle gouvernement. Que le régime politique soit démocratique, monarchique ou théocratique, le pourvoir réside et s'exerce dans l'État. La légitimité qu'a l'État d'exercer le pouvoir provient de la souveraineté individuelle à laquelle les citoyens d'un État renoncent et confient au gouvernement.
 (lire: Léviathan, Thomas Hobbes, http://classiques.uqac.ca/classiques/hobbes_thomas/leviathan/leviathan.html )

Démocratie et exercice du pouvoir:

Dans un État libéral (au sens classique du terme) et démocratique le pourvoir s'exerce au travers trois piliers fondamentaux: l'exécutif, le législatif et le judiciaire. Dans notre cas cela signifie: Le premier ministre et son conseil de ministres, l'Assemblée Nationale et les tribunaux. Pour préserver les sociétés démocratiques de l'abus de pouvoir et limiter l'arbitraire, des philosophes comme Locke et Montesquieu ont développé la théorie de la séparation des pouvoirs.
La société qui applique le mieux ce principe est selon moi la société américaine où le peuple élit le président ou le gouverneur, les représentants au congrès fédéral et au congres de leur État, les juges des tribunaux de premières instances ainsi que les Shérifs de comptés.

Au Canada et au Québec nous n'avons pas cette chance: nous élisons des députés qui appartiennent à des partis politique. Le parti politique ayant obtenu le plus de sièges remporte de facto le pouvoir exécutif et le privilège de nommer les juges et le chef de la police (GRC, SQ). Chez nous il n'y a pas de séparation étanche entre les trois piliers du pouvoir.

Avec la modernité vient un 4e pouvoir: celui des médias. Dans une société saine dont les paliers de pouvoirs sont étanches, leur rôle est d'enquêter et d'informer le public. Malheureusement dans la majorité des sociétés occidentales, le pouvoir médiatique s'est transformé en outil de propagande et les journalistes d'antan ne sont plus que des relationnistes publics qui forgent la pensée du peuple selon les bons vouloir de la classe dominante.
(lire: Propagande, médias et démocratie, Noam Chomsky & Robert W. McChesney, http://www.ecosociete.org/t048.php )

Le pouvoir invisible:

Il y a un 5e pouvoir dont on ne parle jamais et c'est le pouvoir du peuple. On en parle jamais et les élites intellectuels ne se penchent pas sur la question puisqu'il est de coutume d'exercer ce pouvoir uniquement un fois tout les 4 ans. De façon générale le peuple va voter aux élections pour ensuite se contenter du rôle d'observateur. Il renonce a son pouvoir d'influencer la politique et se condamne à être spectateur. Pourtant, si la souveraineté de l'État vient de l'ensemble des souverainetés individuelles, le pilier le plus important du pouvoir restera toujours le peuple. Comme disent nos amis d'Amérique latine: ''El pueblo unido jamas sera vencido''

Dans un État comme le Québec où un parti politique peut prendre le pouvoir de l'exécutif, du législatif et du judiciaire avec l'appuie de seulement 29% de la population il est garanti que le peuple désuni sera vaincu. La corruption s'érige en système et l'arrogance du gouvernement devient la norme. « Les peuples ne devraient pas craindre leur gouvernement, c'est le gouvernement qui devrait craindre le peuple. »-Thomas Jefferson. Donc exercer le 5e pouvoir n'est pas un loisir, c'est une nécessité.

Comment exercer le 5e pouvoir:

Exercer le 5e pouvoir c'est faire de la politique et il y a deux façons d'en faire. La première c'est de militer dans un parti politique qui se présente aux élections. La deuxième c'est l'action civile.

Être membre d'un parti politique ne doit pas signifier que l'on appuie aveuglément les positions et les actions du chef. Militer dans un parti politique c'est la possibilité de dicter à un chef son comportement et les actions qu'il doit poser. Être membre d'un parti c'est avoir la possibilité de prendre le micro au sein de plusieurs instances afin de faire valoir son point de vue et de le faire entériner par l'ensemble des membres du parti.

En ce qui concerne l'action civile, elle peut se faire seule ou en groupe plus ou moins organisés. Dans ce domaine, l'imagination et la créativité sont des outils précieux. Voici une liste de suggestions que tous et chacun peuvent mettre en application à partir de la maison:
1-Téléphoner au bureau de circonscription du ministre Bolduc pour lui réclamer les 215 000$ qu'il doit à la population en exigeant un retour d'appel de sa part.
2-Écrire au ministère de l'éducation et au bureau de circonscription du Dr Bolduc pour exiger sa démission.
3- Inonder le fax et le courriel de la Commission Charbonneau pour exiger la comparution de Jean Charest et de Philippe Couillard.
4- Inonder le fax et le courriel de l'UPAC pour dénoncer le parti Libéral et exiger des arrestations.
5- Contacter par téléphone et par écrit les différentes instances du parti Libéral afin d'exiger un gouvernement intègre et respectueux.
6-Écrire et déposer des mémoires dans les différentes commissions parlementaires.

Malheureusement, dans le cas du gouvernement Couillard je crois que ça ne serait pas assez convainquant. Alors il faut sortir de nos maisons. Nous pouvons manifester devant les bureaux de circonscription Libérale, faire du piquetage et empêcher l'accès aux bureaux. Nous pouvons faire des manifestations monstres devant l'Assemblée Nationale. Nous pouvons faire circuler une pétition PAPIER bien construite qui demande la démission du gouvernement Libéral.

Ensuite vient la désobéissance civile. Pas toujours légale mais légitime. Pour avoir du succès à ce niveau, il faut que la société civile soit solidaire envers elle même. Là, on commence à parler de grèves générales, de front commun qui n'a pas peur des lois spéciales et de piquetage sur les voies ferrées de marchandises ou devant les port de Montréal, Québec et Trois-Rivières. Dans un mouvement de masse nous pouvons décider d'arrêter de payer nos comptes d'Hydro-Québec, acheter notre alcool en Ontario et nos cigarettes chez les premières nations. Bref cela consiste en se tenir debout et ne pas abdiquer à la première difficulté.

Pour conclure, j'aimerais souligner que Facebook et Twitter sont des outils de communication et d'organisation exceptionnels, mais ce ne sont pas des outils d'action. Faire une page Facebook qui réclame la démission du premier ministre c'est ridicule. Harceler le parti Libéral sur Twitter c'est une perte de temps et les politiciens n'ont aucune crainte de ces phénomènes car ils savent que derrière un écran nous sommes seul. Sortez de chez vous, parlez politique avec vos voisins et les gens qui fréquentent le même parc que vous. Affichez vos couleurs au travail et mobilisez vos familles.

Un peuple allumé et mobilisé qui va au bout de ses convictions gagne toujours en démocratie.

mardi 8 juillet 2014

La Politique et la Violence


Hier sur Twitter je me suis fait reprocher d'être ''une pauvre cloche supporteur d'assassins #FLQ''

Ce tweet m'a poussé à réfléchir sur la question de la violence dans toutes ses formes en politique.

Une phrase célèbre m'est donc revenue en tête: ''La guerre n'est que la continuations de la politique par d'autres moyens'' - Général Prusse, Claus von Clausewitz.

Ce principe est encore admis et appliqué dans la grande majorité des sociétés démocratiques occidentales mais de plus en plus contesté au Québec. La nation Québécoise est pacifique et sait depuis toujours tendre l'autre joue comme l'a enseigné notre seigneur Jésus-Christ. Cependant, cette caractéristique culturelle et identitaire n'a pas empêché bon nombre de Québécois, à une certaine époque appelés canadiens-français de prendre part aux conflits les plus sanglants que la Terre ait connu.

Nos ancêtres directs dont certains sont encore vivants aujourd'hui ont bravement servi sa Majesté dans les tranchées de la première guerre mondiale. Plusieurs y ont laissé leur vie sur les plages de Normandie lors de la seconde Guerre Mondiale. Dans les années 2000, ce sont environ 26 Québécois et Québécoise qui se sont enrôlés volontairement et qui sont allés mourir en Afghanistan dans une guerre que la nation voisine que l'on appelle le ROC a décidé d'entreprendre.
http://www.vigile.net/Soldats-quebecois-morts-au-combat

Malgré tout ça, le cœur de notre nation demeure pacifique et refuse d'envoyer ses enfants à l'étranger servir dans des conflits qui ne nous regardent pas. Et nous manifestons notre désaccord en grand nombre lors de chaque conflit.
http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/20668/la-plus-grosse-manifestation-de-l-histoire-du-quebec
Lors du référendum sur la conscription du 27 avril 1941, 71,2% du Québec la rejette et vote NON.  ''En 1918, sur 117 104 conscrits québécois, 115 507 demandent à être exemptés.'' (Canada.Québec 1534-2010, Lacoursière-Provencher-Vaugeois, p.401)

Ce qui me conduit à une première conclusion: Les Québécois sont pacifiques de  nature mais sont capables de grands faits d'armes lorsqu'on les y contraint.

Maintenant abordons la question de la violence politique que le bon gouvernement de Sa Majesté a fait vivre à la population francophone d'Amérique, particulièrement celle faite aux Québécois et Québécoises. Nul besoin de remonter à la déportation des acadiens, à la conquête qui confisqua les armes de chasse des paysans de la vallée du St-Laurent dont plusieurs moururent de faim au cours de l'hiver ni à la première guerre bactériologique menée par le général Amherst avec ses couvertures contaminées à la variole destinées aux amérindiens. Nous ne perdrons pas trop de temps à refaire l'histoire des Patriotes pendus au Pied-du-Courrant et les 350 massacrés par 6000 britanniques dans l'église de St-Eustache. Contentons nous de revoir certains événements qui suivent la confédération de 1867 et l'Acte de l'Amérique du Nord Britannique, notre régime constitutionnel actuel.

À l'ouest, 1868, l'histoire de l'expansion Canadienne commence avec la prise de possession de terres de Métis et la pendaison de Louis Riel.

Ici, en juin 1878 la cavalerie prend des grévistes en souricière dans une rue de Québec et charge avec leurs épées. Les grévistes se défendirent avec des pavés avant que le maire leur lise le ''Riot Act'' en anglais bien entendu. Les grévistes ont continué à se défendre jusqu'à ce que le colonel Strange ordonne à sa première section de faire feu sur les grévistes. Après deux salves, on compta 2 morts et une dizaine de blessés.

Toujours à Québec, le 31 Mars 1918, la foule manifeste son opposition à la conscription suite à quelques débordements, l'armée charge la foule baïonnette au canon et la situation tourne rapidement à l'émeute. La cavalerie riposte le sabre à la main tandis que l'infanterie tire aux fusils et à la mitrailleuse. La Presse titre 2 jours plus tard: ''Cinq civils sont tués par les soldats à Québec'', sans compter les blessés.

Après la deuxième guerre mondiale, la violence Étatique change de main et s'exerce désormais par le gouvernement provincial. À chaque fois que les porteurs d'eau francophones se sont organisés afin de revendiquer l'épanouissement économique de la nation Québécoise la police de Duplessis aussi appelée Police Provinciale s'est chargée de briser les mouvements ouvriers de la province.

Michel Chartrand témoigne à propos de la violence provoquée par les forces de l'ordre qui infiltraient les manifestations lors d'une entrevue donnée à Paul Arcand: ''les gars qui nous faisaient d'la violence souvent c'était la police qui se mettait dans nos manif, on leur voyait les bottines pis des fois le gun sur la fesse''. Technique bien connue , la police en civil fait déraper des manifestations pacifiques afin de justifier l'intervention musclée de leurs collèges. Encore aujourd'hui les altermondialistes et les étudiants sont trop souvent victimes de cette technique.

L'événement de l'époque Duplessis qui résume le mieux l'utilisation de la violence Étatique envers la population afin de préserver les acquis de la classe dominante anglo-saxonne et le profit des actionnaires de la Canadian Johns-Manville Co Ltd fut la grève de l'amiante déclarée en février 1949 dans les Cantons de l'Est.
Le 5 mai, 25 voitures et un camion semi-remorque de la police se rendent à Asbestos pour écraser les grévistes: 180 ouvriers sont arrêtés. À ce moment Pierre Elliott Trudeau était encore du bon bord et se trouvait sur place; il écrivit: ''...les grévistes étaient conduits au Club Iroquois pour être soumis à des interrogatoires. On utilisa diverses méthodes de question: coups de pieds ou de garcette, coups de poing, poussés contre les murs. Plusieurs de ceux qui qui furent libérés avaient le visage tuméfié et portaient d'autres marques des rudesses subies.''

Parce qu'il faut d'abord manger pour survivre, les luttes d'émancipation Québécoises sont des luttes de survivances dirigées par le monde ouvrier. Il a fallu attendre le début des années 1960 et le gouvernement Lessage qui s'est fait élire avec le slogan ''Il est temps que ça change'' et deux ans plus tard réélu avec ''Maitres chez nous''. Lentement ce gouvernement commence à bâtir la société moderne: 1961 assurance hospitalisation, 1962-63 nationalisation de l'électricité, 1964 ministère de l'éducation. Pour ce qui est de la conditions ouvrières, les luttes continuent contre les boss, contre les scabs et encore souvent contre la police qui veut rétablir l'ordre bourgeois. Cette époque fut décrite par Pierre Vallières dans un classique de la littérature politique québécoises: ''Nègres blancs d'Amérique''.

Profitant des maigres acquis des années 1950, le Québec commence à voir apparaître des intellectuels (Chaput ,d'Allemagne, Bourgault...) qui réclament l'indépendance du Québec. C'est la naissance du R.I.N . Selon moi, deux événements viennent mettre de l'essence sur le feu qui brûlera jusqu'au référendum de 1980. Le premier étant la déclaration d'un certain Donald Gordon président du Canadien National. En résumé il affirma ceci: Je ne peux trouver dans mon personnel aucun canadien français apte à occuper l'un des 28 postes supérieur de l'entreprise. Le deuxième événement c'est la ratification d'une entente fédérale-provinciale sur la formation technique qui octroie à l'Ontario 186millions de dollars et au Québec 13 millions.

Les indépendantistes de la première heure, québécois donc pacifiques de nature, ont commencé par l'écriture, des graffitis et des manifestations encore une fois réprimées par la violence policière. Puis un jour certains se sont tannés et on décidé de faire comme en Algérie. Les premières bombes du FLQ ont commencé à sauter; suivies de celles des services secrets de la GRC.

Tout ça se passe au début des années 1960 et cela coïncide avec le mouvement mondial de libération des peuples, la violence avait changé de main et à cette époque, l'Algérie s'en servait, le Viêt-Nam, Cuba, un peu partout en Afrique aussi les peuples opprimés se sont servi des armes pour se libérer des empires coloniaux; en Amérique du Sud on voulait se libérer de l'hégémonie américaine. Certains se sont dit: Si la méthode est bonne ailleurs pourquoi pas chez nous?
À ce moment, les indépendantistes québécois ne sont que des marginaux, certains diront des rêveurs.
En 1967, en plus de l'exposition universelle qui ouvre les yeux des québécois vers le Monde, arrive un événement extraordinaire, la venue du général de Gaule qui prononça du haut de l'hôtel de ville de Montréal c'est quelques mots qui font encore frissonner lorsqu'on les entends:''Vive le Québec.....Vive le Québec Libre''. Comme Pierre Bourgault l'a dit par la suite:'' parce que lui, pour la première fois en deux cent ans, qui est venu là sur notre terre, nous dire en français ce qu'il pensait. C'est le premier homme, qui a gagné, qui est venu nous dire: Lâchez pas.''. En moins de 24 heures grâce à de Gaule l'idée d'indépendance est sortie de la marginalité. C'est devenu le moteur de l'émancipation québécoise.

L'année suivante, les processions de la St-Jean prennent une tournure indépendantiste. Pierre Elliott Trudeau désormais fédéraliste, brigue le siège de premier ministre du Canada lors de l'élection du lendemain et décide de venir narguer la foule en tant que dignitaire. Les choses dérapent et l'émeute s'en suit. La violence policière intervient sur le champ pour réprimer la foule. C'est ce qu'on a appelé Le Lundi de la Matraque. C'est lors de cet événement que les policiers se sont mis à 15-20 sur le dos du boxeur Réginald Chartrand , fondateur des chevaliers de l'indépendance, pour le massacrer. Bilan de la soirée 292 arrestations et 123 blessés.

1970, c'est l'élection de Robert Bourassa. Les choses ne vont pas assez vite aux yeux du FLQ et ceux-ci décident au mois d'octobre d'enlever James Cross puis ce fut le tour du ministre Pierre Laporte. C'est ce qu'on a appelé la Crise d'Octobre. Promulgation de la loi sur les mesures de guerre par le premier ministre Trudeau. L'armée canadienne débarque dans les rues et on assiste à l'incarcération de plusieurs centaines de québécois et québécoises  jugés comme éléments subversifs, on compte parmi eux des militants certes mais aussi les leaders syndicaux, des artistes et poètes comme Gaston Miron. Michel Chartrand déclarera à sa sortie de prison:'' un pays qui renferme ses artistes pis ses poètes ou bin qui les force à s'exiler ça fait la Grèce des colonels pis l'Espagne de Franco, pis c'est ça qu'on a vécu dans le Québec pis dans le Canada, parce que y avait des gars à Québec pis à Ottawa qui étaient trop lâches pour faire face aux événements pis faire face aux nouvelles générations.''

Cette crise s'est plus ou moins terminée avec la mort de Pierre Laporte. Certains pensent qu'il est mort des blessures qu'il s'est infligé en tentant de s'évader, d'autre pensent qu'il a été exécuté par les membres de la cellule Chénier du FLQ. Peu importe, même les membres du FLQ, Simard et Vallières ne s'entendent pas sur la question. https://www.youtube.com/watch?v=GICWcqO4ylc.

Là ou je me questionne encore aujourd'hui c'est sur le rapport d'autopsie de Pierre Laporte. Le coroner déclare: ''Cause du décès: Asphyxie aiguë par strangulation ou liens. Le lien était de toute vraisemblance sa chainette de coup qu'il portait encore au moment de l'autopsie.'' Pour avoir joué au hockey pendant des années, je suis en mesure d'affirmer qu'une chainette de coup ne résiste pas à la force nécessaire pour étrangler un homme puisque plusieurs de mes coéquipiers ont vu les leurs brisées suite à de légères empoignades.

Maintenant revenons à nos moutons mon cher monsieur Richard Bédard (@RichBedard).
Puisque la sagesse m'a enseigné de m'abstenir dans le doute, je refuse de prendre position quant à savoir si oui ou non le FLQ a exécuté le ministre Laporte. En toute logique il m'est donc impossible de condamner ou de supporter des assassins comme vous le dîtes si bien.

Certes, je déplore qu'il y ait eu mort d'homme lors de ces événements. Je suis d'avis que le meilleur chemin vers l'indépendance est celui que nous a tracé René Lévesque, c'est à dire celui de la démocratie. Malgré un premier référendum perdu et un second volé, je demeure positif et continue à croire que dans l'avenir le Québec saura prendre son destin en main et que cette grande nation qu'est la nôtre décidera un jour de se donner un pays.

À la lumière de la violence soit Étatique soit Révolutionnaire, suis-je en mesure aujourd'hui de condamner toute forme de violence. Hélas je ne crois pas. Étant réaliste j'admet que la violence autant militaire, policière ou révolutionnaire suit son cours lorsque la politique diplomatique ne fonctionne plus. Personne ne peut garantir que de tels événements ne se reproduiront pas, autant d'un coté comme de l'autre. Condamner toute forme de violence serait dans le cas d'un retour de la GRC en pleine nuit chez moi une condamnation à mon droit de me défendre et ça j'en suis incapable.

Que l'on parle de la gang du chevalier de Lorimier, que l'on parle de Réginald Chartrand ou du FLQ pour moi ce ne sont pas des criminels, ni des barbares. À mes yeux, ces hommes; qui à leur époque, dans leur milieu , avec les outils, les connaissances et les raisonnements qui leur sont propre ont eu le courage de se tenir debout et de passer à l'action pour l'émancipation des Québécois et Québécoises. Ont-ils commis des erreurs, des gestes reprochables? Qui n'en commet pas et qui sommes-nous pour en juger? Pour moi, ce sont des Patriotes.

Bref, qui se souviens des noms des civils tués par l'armée à Québec en 1879 et en 1918? Au moins le ministre Laporte a un pont à son nom afin qu'on oublie jamais ce qui s'est passé.